'' Et des fois quand j'y pense j'aurais prefere ne pas y avoir pense,
ces fois ou j'ai envie de tout arracher,tout lancer et tout briser,puis de contempler les degats causes,trous dans le mur et morceaux de verre eparpilles.Habituellement c'est la meme chose qui m'amene la,et c'est cette chose que la possibilite,enfin la quasi certitude que tu m'aies aimee.Ca me donne le gout de tout eclater pour la simple raison que je ne trouve aucune justification,rien comme motif plausible pour que deux etres s'aiment sans pouvoir le vivre,qu'on s'aime sans pouvoir s'aimer pleinement. ''

'' Je te jure que j'aime garder ton numero pour le confort que ce bruit incessant de ta sonnerie m'amene - oui,du confort,du reconfort.Parce que depuis tu as decide de cesser d'etre trop peu present dans ma vie afin de ne l'etre plus du tout,je m'accroche obstinement et quasi obsessionnellement sur des miettes de ta personne,de ton existence a quelque part sur cette terre,quelque art dans cette ville ou tu es avec elle et peut-etre,qui sait,avec encore une autre elle qui aurait pris ma place de deuxieme mal-aimee par ton etre si injusitifiablement desirable.
Et de toute facon le desir est ce qu'il est parce qu'il est injustifiable,et c'est peut-etre pour ca que je ne vous lache pas,toi et ta stupide femme qui decroche quand ce n'est pas la boite vocale,toi et le son de ton telephone qui me raccroche au nez sans la plus infime trace de pitie.
Et je te jure aussi que je ne me comprends pas,non,je ne comprends pas pourquoi je pense souvent a toi mais sans verser une larme,pourquoi je garde,comme une conne,ta photo a proximite,et pourquoi je m'ouvre maintenant les jambes au premier qui sent le parfum cher et me promene dans sa Porsche,oui parce qu'a present s'il y a une chose que j'ai comprise c'est que depuis toi,enfin depuis qu'il n'y a plus de toi,la seule pensee de la tendresse,du desir,de l'amour me petrifie,je n'ai plus aucune envie de vivre ces saletes d'illusions pour finir encore en imbecile qui pleure sur un coin de rue.
Non,maintenant je prefere me sentir vide dans un beau grand lit qui manque de chaleur,ca fait deja bien moins mal puisque c'est logique,dans une piece vide il n'y a rien a briser. ''

''C'est drole cette facon que l'on a de parler de deuil
lorsqu'il n'est meme pas question de mort,lorsqu'on n'a qu'une page a tourner,un chapitre a clouer,des odeurs a oublier...
Et si cette mort figurative serait quand meme justifiable,je ne comprends vraiment pas pourquoi l'on s'habitue a dire des trucs comme ''je l'aimais'' tandis qu'on l'aime encore,qu'on y pense toujours,que la flamme perdure et que la douleur reste.
Je t'aime encore,mais je ne peux plus t'aimer.Oh,je parle tellement comme toi!Tu m'entends?Tu me lis?Tu me crois?
Toi et moi,nous sommes pareils,on se ressemble et c'est ce qui justifie l'espece d'amour etrange qui nous a gardes presque ensemble,juste a cote,pendant tout ce petit temps...
Oui cet amour etait etrange,enfin notre relation l'etait,parce que nous deux le sommes,et je ne pourrais m'essayer a l'expliquer parce que les choses etranges ne s'expliquent pas.''

Mais tu ignores cet amour.Quel acte imbecile.

Reponds a mes questions.Cesse de parler en vain.
Tu sais,j'adore t'ecouter.Mais sais-tu aussi que tu te contredis?Se contredire et parler en vain deviennent synonymes lorsque nos actions contredisent nos paroles.Et c'est bien ce qui t'arrive.Qu'est-ce qui t'arrive?

Tu es si credible quand tu parles,quand tu prononces des croyances et des principes qui,en fin de compte,se dissipent au fond de tes actes.Et meme des paroles qui suivent.De toute facon,c'est une action que de parler.

C'est une action aussi de pleurer.Et d'etouffer ces larmes pour eviter que tu dises,a l'autre bout du fil,un de ces trucs insensibles dont tu te sers a l'occasion afin de me dechirer comme un sac de poubelle.

Il y a une autre chose que je crois.Je crois que ce quelque chose - tu te rappelles,ce quelque chose - qui manque a ta vie,c'est moi.

Le pire,c'est que je crois que tu m'aimes.